AFRIQUE - ORIENTATION-CONSEIL SCOLAIRE ET PROFESSIONNELLE : « AGENT DE CHANGEMENT » DE LA RENTABILITÉ EXTERNE DU SYSTÈME ÉDUCATIF AFRICAINhttp://afrique.cowblog.fr50 ans après les indépendances politiques, mal négociées, de nombreux États africains au Sud du Sahara, il est curieux de constater qu’en dépit de nombreux programmes d’aide internationale et nationale au développement, leur jeunesse reste confronter à de nombreux maux. Partout, l’inadéquation formation – emploi ; le chômage ; le désœuvrement ; le sous-emploi et la reconversion accrue des diplômés et déperdus scolaires dans le secteur informel des économies nationales sont vécus comme des cancers sociaux. Ces maux, tout en dévalorisant l’école formelle africaine noire et ses diplômes, aggravent l’inefficience des dépenses éducatives et partant, la pauvreté des ménages, l'injustice sociale, la délinquance juvénile, l’exode rural, la prostitution, l’immigration clandestine... Sur un tout autre plan, l’on remarquera que les élèves et leurs parents ont une connaissance limitée des débouchés professionnels et des métiers associés aux études entreprises. Les services d’orientation-conseil scolaire et professionnelle sont mal coordonnés là où ils en existent quand ce n’est pas son personnel qui souffre d’une formation insuffisante voire fragmentaire et des outils de travail. Les États et leurs partenaires d'aide au développement semblent peu s'en soucier et n'en forment ou n'en utilisent, croirait-on que pour faire impression. La population accède inégalement à ce service et notamment à l’âge adulte, en situation de déperdition scolaire ou de fréquentation des établissements privés. Les jeunes sont de fait trop nombreux à quitter prématurément l’école sans expertise ni une vraie connaissance de leur potentialité, du monde du travail et des stratégies de conversion des acquis livresque en équipements de survie. Avant nous, ce paradoxe a interpellé et interpellera encore tant qu'une solution ne sera pas trouvée. Chaque expert des sciences humaines a sa réponse. Il est ainsi courant d'entendre les uns et les autres accusés: - les aléas de trois siècles d’esclavage et d’un siècle de colonisation ; - les causes économiques (la détérioration des termes de change, les programmes d’ajustement structurels « foireux », la dévaluation du F CFA...) ; - l’inadéquation formation-emploi ; - l’extraversion des programmes de formation ; - l’école pour le fonctionnariat au mépris de la formation technique et professionnelle ; - une mentalité du sous-développement à laquelle elle nous n’adhérons pas; - un complot pour maintenir l’Afrique dans le sous développement; - l’incapacité managériale des dirigeants : déficit de coordination et la mauvaise gestion (si ce n’est la faiblesse) du budget des services d’information et d’orientation professionnelle - etc. L'expertise nous manque pour en faire critique. Cependant, nous voulons ici interpeller la communauté éducative, nationale et internationale, à s’interroger sur le poids de l’orientation scolaire et professionnelle dans l’accès au marché du travail en Afrique noire. Nous sommes convaincu, et de nombreuses publications des sciences de l'orientation scolaire et professionnelle avec qu’une « politique d’information et d’orientation scolaire et professionnelle devrait permettre à la population scolaire d’effectuer un choix plus rationnel quant à son avenir en fonction des perspectives d’emploi. » En réalité, bien informé et bien orienté, le sujet social, parce qu’il se connait, connait les milieux de formation, l’environnement socioprofessionnel et socioéconomique et peut s’y adapter, devient un levier compétent, compétitif et créatif pour son développement personnel et celui de sa Cité. De fait, devant l’impératif pour chaque citoyen, en milieu rural comme en milieu urbain, d’être l’entrepreneur de sa vie et un gagnant dans la voie librement choisie, l'orientation-conseil scolaire et professionnelle lui permet de se (re)définir et de (re)construire son Soi par l’établissement d’un lien efficient entre son expérience, ses potentialités et le changement social constant. Dans une logique systémique, ce service donne ainsi au sujet social d’être : • indépendant et responsable de sa construction personnelle et de sa réussite individuelle et sociale ; • un expert situé sur l’un des marchés segmentés du travail ; • un produit fini, ou en cours de finition, et pouvant participer par son expérience et son expertise au développement de sa société. Cette conviction nous a motivé à publier deux ouvrages pour le démontrer au Cameroun : - Bomda, J. (2008). Le conseiller d’orientation scolaire, universitaire et professionnelle au Cameroun : un luxe ? Une sinécure ? Yaoundé : CEPER SA, 2008 - Bomda, J. (2008). Orientation-conseil scolaire, universitaire et professionnelle au Cameroun : l’urgence d’une remédiation. Paris : L’harmattan, 2008. Ici, nous voulons partager, connaitre et discuter les expériences de vos pays respectifs. Connaissez-vous l'orientation-conseil scolaire et professionnelle? Comment est-elle perçue ? Qui en sont les bénéficiaires ? Comment se pratique-t-elle dans votre pays? Croyez-vous que ce service puisse être utile à quelque chose dans le développement de votre pays? Que faire pour que ce service attire autant l'attention que la question de l'intégration pédagogique des T.I.C.? Heureux de vous lire et de partager vos réponses et préoccupations !!! Joseph BOMDACowblogfrSun, 14 Nov 2010 23:50:57 +0100180